3 000 perruches à collier nichent en Ile-de-France
Observées en région parisienne à l'état sauvage depuis les années 1970, les perruches à collier, originaires des tropiques, se plaisent en Ile-de-France où leur nombre a doublé depuis 2011.
Le Parisien | 26 Sept. 2013, 07h00
Après un été particulièrement clément, les quelques mûriers et autres arbres fruitiers qu'on trouve en bord de Marne, entre Chelles et Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), sont chargés de fruits sucrés et gorgés de soleil. Pour le plus grand bonheur de quelques perruches à collier. Ces oiseaux originaires des tropiques et qui nichent depuis quelque temps dans le secteur.
« On ne les avait pas vues de tout l'hiver, puis elles sont revenues au début de l'été », précise Didier, dont la maison de Chelles jouxte un jardin à l'abandon où est planté un prunier prisé des volatiles colorés. « J'en ai compté huit. Elles viennent en fin de journée picorer. Puis, en général, elles repartent en groupe avec un dernier fruit dans le bec », raconte sa femme, Monique. « Ce sont de très beaux oiseaux, assez gros pour des perruches d'ailleurs, puisqu'ils font à peu près la taille d'une tourterelle », précise Didier. Ils s'étonnent que ces oiseaux, qu'ils ont vus par centaines au coursde leurs dernières vacances aux Canaries, se soient habitués à un climat tout sauf tropical.
Pourtant, depuis quelques années, les perruches à collier prospèrent en Ile-de-France. Estimées à 1 600 fin 2011, elles seraient désormais plus de 3 000 ! Par ailleurs, jusqu'ici cantonnées essentiellement aux alentours de leurs lieux de reproduction historiques (aux confins des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de l'Essonne ainsi qu'à la frontière de la Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise), leur présence tend à s'étendre dans toute la région. C'est notamment le cas en Seine-et-Marne et dans l'Oise, dont elles étaient quasiment absentes avant 2008.
« Nous avons eu énormément de retours de particuliers dans ces deux départements à partir du printemps », indique Philippe Clergeau, professeur chargé du dossier « perruches à collier » au Muséum national d'histoire naturelle. « Cela nous laisse penser que des sites de nidification ont émergé dans le secteur », ajoute le professeur.
Le phénomène est d'ailleurs loin de se cantonner à la région parisienne. « En parallèle de l'étude francilienne, nous avons mis en place un comptage national car on en observe de plus en plus en province, notamment à Marseille (Bouches-du-Rhône), Toulouse (Haute-Garonne) et à Villeneuve-d'Ascq (Nord) », précise Philippe Clergeau. Mais aussi dans une douzaine de pays européens, comme le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, la Grèce ou l'Espagne. Si les recherches sur sa possible nuisibilité pour la faune et la flore locales sont encore balbutiantes (lire ci-contre), une chose est sûre : leurs crottes salissent autant que celles des pigeons !